La sonnerie GSM inaudible aux adultes

Le vibreur des GSM, c'est ringard. Pour être «trop cool» en classe, il y a le «Mosquitone». Une sonnerie inaudible aux oreilles adultes. Mise au point pour éloigner les jeunes des magasins, elle cartonne. Essayez-là et donnez votre avis.-->
En classe, tout le monde peut l'entendre. Tout le monde, sauf le prof. Qui continue peinard à donner cours, sans se douter de rien. Dans son dos, les SMS tombent à toute vitesse sur les GSM des étudiants. Car grâce à Mosquitone, éteindre son portable à l'école ne sert plus à rien : cette sonnerie est inaudible des oreilles adultes. Et vous, vous l'entendez?
Si vous n'entendez rien, c'est soit que vous êtes trop âgé, soit que vos oreilles sont abîmées. Car Mosquitone est un son à fréquence très élevée. Avec 17000 Hz, il est proche de l'ultrason, qui commence à 20000 Hz. Or, un adulte de 40 ans n'entend théoriquement plus les sons d'une fréquence supérieure à 15000 Hz. Ses oreilles sont «trop vieilles». Même chose pour un jeune dont les oreilles sont trop souvent exposées à un bruit intense, comme dans les concerts. Vous pouvez tester ici l'âge théorique de vos oreilles.
Faire fuir les jeunes
Le succès de cette sonnerie est ironique. Son nom est emprunté à une technologie mise au point par une société britannique spécialisée dans la sécurité, Compound Security Systems. Elle produit le Mosquito («moustique», auquel on rajoute «tone», «sonorité»), un émetteur d'ondes répulsives proches de l'ultrason. Cet appareil est utilisé par les enseignes de la grande distribution pour éloigner les bandes de jeunes de leurs magasins. Les délinquants sont visés, mais tous les kids, du berceau à la rhéto et aux bancs de l'univ sont touchés. D'où l'indignation. Certaines villes, comme Genève en Suisse, ont interdit ces émetteurs de sons suraigus. Pour raisons de santé et d'éthique.
Mais le retour de bâton n'est pas loin. Un jeune Scandinave ingénieux recompose donc le son sur son ordinateur avant de le télécharger sur son GSM. Le succès est rapide sur la toile, et le New York Times lui-même s'intéresse au phénomène.
Beau joueur, le directeur marketing avoue sa défaite. «Nous y avions pensé mais n'imaginions pas que ça marcherait.» Le temps perdu est vite rattrapé : depuis juin, la sonnerie est disponible sur le site de la firme. Au prix de 4 euros. Mais elle est téléchargeable un peu partout gratuitement. Parce qu'à ce prix là, c'est la piqûre.